Le début des frustrations

Oyez oyez, je suis ce petit bébé qui il y a peu regardé ses mains, ses pieds, mes parents, ma famille avec admiration, amour et découverte. Je tâtais mes jouets, les découvrais avec émerveillement et nouveauté. Mais tient toi bien papa et maman je viens de mettre le pied sur un truc nouveau : M15535017_1620452408256151_6883973706582851584_nES ÉMOTIONS et clairement je ne sais pas trop les maitriser, il y en a beaucoup…

Dans les livres et dans la vie normalement on parle du TERRIBLE TWO, mais chez certains et certaines on peut avoir un genre d’avant-première comme au ciné, chanceux va, à partir de 15 mois, avant, après. Mais bon c’est avant-goût le terrible two qui lui existe bien aussi.

Et oui, ton petit bout de chou a du caractère et commence à s’affirmer ?

Il commence à râler, ne pas vouloir faire quelque chose, pleurer, se mettre en colère, se rouler par terre, cracher quand tu lui donnes à manger, jeter ses jouets, hurler, être adorable avec les autres te faisant passer pour un parent menteur parce que « ben non je ne comprends pas elle/il a été adorable », VAS Y PRENDS UN SIEGE, assieds-toi, respire, ça va bien se passer, on passe toutes ou tous par là.

Un petit plus de compassion en premier pour nous les mamans, nous qui étions ce prolongement qui sommes à présent à ses yeux un être distinctif. De par mes lectures conseillées ou par curiosités j’ai appris un truc qu’on ne nous dit pas.

Une maman doit s’attendre à toujours s’en prendre plus dans la tête que le papa. C’est comme ça. C’est animal. Pas que le papa soit en reste ou qu’il soit moins présent ou moins aimé/aimant, préjugé  et balivernes, je te parle ici de réflexe en fait. Il s’agit d’une décharge de tension et d’agression (où ce qu’il juge comme une agression) que l’enfant a cumulé tout au long de la journée afin de se décharger sur la personne en qu’il a le plus confiance et auprès de qu’il se sent le plus en sécurité : LA MERE (bien généralement). L’enfant testera plus les limites avec nous, sera toujours plus à nous réclamer c’est un fait, autant l’accepter.

15043924_1769766379942741_6887534024017838080_nComme le dirait Isabelle Filliozat dans son livre « jai tout essayé ! – « N’oubliez pas que vous êtes le réceptacle privilégié de ses souffrances non parce que vous n’avez pas d’autorité mais parce qu’elle est en sécurité avec vous ». Alors là forcément, on t’annonce la couleur mais déjà, premier point tu es mise au courant que, oui c’est normal qu’elle soit toujours après toi et qu’elle soit toujours plus compliquée avec la maman. Il y a une raison animal, propre aux mammifères que nous sommes et que nous oublions bien souvent dans le monde d’aujourd’hui.

Donc oui cela existe et cela est NORMAL. Attention quand je dis normal, je ne dis pas facile ou youpi Prosper youpla boom.

Alors moi, je vous le dis, face aux premières frustrations de ma fille, je suis restée comme deux ronds de flan. Je la voyais se transformer en petit diable de Tasmanie alors qu’avant elle était si docile et silencieuse. Je la voyais faire, je réagissais mais sans trop d’assurance, car 1er enfant, expérience de débutante, elle découvre les frustrations et moi les siennes.

POINT IMPORTANT. La discussion est salvatrice, il est super important de dialoguer, mettre des mots sur ses sentiments, ses actes.

Aussi bien pour elle, suivant le ton que l’on emploi et les mots qui sont utilisés, que pour nous afin de lui expliquer notre point de vue, se canaliser sur la discussion plutôt que ses cris et gestes impulsifs.

15034954_341294766246837_6712449089490911232_nSe mettre à lui expliquer simplement la situation, lui dire que j’ai compris et que j’ai entendu son malaise. Ne pas réprimer ou rabaisser ses sentiments même quand ils sont très forts et très bruyant. Elle a le droit d’être en colère, elle a le droit de ne pas être d’accord, elle a le droit d’exprimer son mécontentement. Qui suis-je exactement pour dire à mon enfant « tait-toi je ne veux pas que tu pleures/exprimes » ou « tais-toi tes cris ne sont pas intéressant, ils ne veulent rien dire ». Alors que les cris sont seul mode d’expression ? Quel exemple de compréhension je lui donne et surtout moi qui suis son « réceptacle » quel image de sécurité et confort je lui apporte en rejetant ses sentiments ?

Alors je ne veux pas la jouer super lauréate des meilleures mamans de l’univers parce que franchement sur le moment, on ne se pose absolument pas toutes ses questions. Sur le moment ça peut être la panique à bord (genre tu vois le tableau « le cris » d’Edvard Munch ? bah c’est ça) encore plus si en dans notre vie, on vient de vivre une mauvaise ou longue journée on est clairement pas réceptif à vivre une frustration, là maintenant, pendant le changement de la couche. Généralement la vie avec enfant est bien huilée et le temps est compté dans chaque action surtout quand ton planning est blindé, que tu as un rendez-vous, que tu dois déposer ton enfant chez la nounou et que tu es déjà en retard.

Si toi tu as la notion du temps, l’enfant lui ne l’a pas il est trop jeune pour ça. Il ne commencera qu’à l’assimiler correctement entre 4 et 5 ans et de manière progressive.

On dit facilement que l’enfant ne comprend pas et qu’il y met de a mauvaise volonté, mais si en fait la maturation de son cerveau en cours ne lui permettait pas d’arriver à gérer correctement ses émotions. Quel effet cela fait-il de ressentir une multitude de sentiment et de pas réussir à les comprendre ni à les maitriser ? Les adultes qui se battent quand ils sont en colère arrivent-ils à mieux maitriser leurs émotions. Non.

Savais-tu par exemple que l’attention d’un enfant dans une action qu’il entreprend, une activité, un jeu, le temps approximatif de concentration chez l’enfant se calcul de la manière suivante :

temps de concentration (en min.) = âge de l’apprenant + 2 (avec un max. de 20)

Donc prenons l’exemple de mon diable de Tasmanie qui a quasiment 1,5 ans… Okayyy donc 1,5 minutes + 2 = 3,5 minutes de concentration… Concentration quand l’enfant est disposé à être concentré donc imagine quand ton enfant est ronchon. Tout ça pour dire, il ne faut pas demander plus à quelqu’un ce qu’il ne peut pas faire ou donner.

J’imagine qu’il faut penser à ça, au fait que l’enfant en face de nous se construit tant physiquement de psychiquement et qu’il nous revient de faire preuve de plus de patience que lui. Parce que lui n’en a pas la capacité. Facile à dire pas facile à faire. Elle se la ramène super maman de l’espace avec ses conseils à 2 balles. (Je sais je te vois derrière ton ordinateur).

La super maman de l’espace que je suis, me suis déjà énervée, est déjà criée, pleurée, pétée une pile parce que humaine que je suis, on peut perdre patience. Mais bon je me soigne et j’essaie de faire au mieux, maintenant quand je sens que la goutte d’eau n’est pas loin du vase, je passe le relai, je la laisse exprimer sa frustration seule et se calmer et sa passe mieux. Je vais souffler un coup moi aussi histoire de me calmer et faire le plein de patience. Une fois l’orage passé, on parle, on recommence et on avance.

15057191_217981035311800_5603804690501337088_nLui expliquer que son comportement ne nous a pas plus et pas elle/lui. Faire la distinction entre elle/lui et son attitude peu paraitre bête comme chou mais chez un enfant dont le réservoir affectif tient une place primordiale un « je ne suis pas content de ton comportement » et un « je ne suis pas content de toi » ne sont absolument pas assimilés et accueillis de la même manière… Si un adulte arrive à comprendre le fond du message et ne se vexera pas pour la seconde formulation un enfant arrivera à la conclusion « ma maman/mon papa ne m’aime pas ». C’est binaire mais c’est comme ça. Maturation du cerveau incomplète on a dit !

Exemple  parlant qui était d’ailleurs illustré dans « J’ai tout essayé » : je ne veux pas que Victoria ouvre les placards (comme beaucoup de parent d’ailleurs). Pour elle c’est une découverte, un jeu, une action nouvelle qu’elle arrive à réaliser et moi je ne réalise pas l’ampleur de ce nouvel exploit à ses yeux. Immédiatement je lui dis que c’est mal et que je ne veux pas. A ses yeux, elle trouve cela injuste, dévalorisant et se mets en colère. Ça c’était ma technique avant. Mais ça c’était avant comme dirait l’autre.

Depuis j’en ai essayé une autre qui franchement m’a épaté par le résultat car je ne pensais pas que cela fonctionnerai. On est un peu sur de la psychologie inversée. Maintenant quand elle ouvre une porte de placard je lui dis « oui tu as ouvert la porte, tu arrives à le faire je le vois mais montre-moi comment tu fermes la porte ? ». Et bien la porte, elle la ferme, elle est fière d’elle, elle s’applaudit et elle repart faire autre chose. Bluffée j’étais.

Donc merci à la patience, aux livres d’isabelle filliozat et autres très bons livres sur la psychologie chez les enfants qui nous font comprendre qu’il n’y a pas d’âge pour grandir encore et apprendre à nouveau dans sa façon de faire .

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PS : depuis l’écriture de cet article Victoria ferme toute les portes de la maison, toujours aussi fière d’elle. Ahaha j’imagine qu’à l’inverse elle aurait passé son temps à les ouvrir. Les fermer me gêne moins que les ouvrir ceci dit.

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